Il neige !

Publié le par Malgven

   Deux petits textes à ne pas prendre au pied de la lettre, issus de l'attente patiente (!) du chronopost hier matin...

Pause
   Vague vaguelette vient s'échouer sur la plage, charriant quelques algues. Pensive je regarde l'eau grise du lac, pieds nus sur les cailloux. Les ombres des nuages courent sur la surface, des taches de soleil scintillent et j'ai froid. Je me suis trop habituée à ce paysage et savoir que je ne vivrai pas ici me rend mélancolique. Savoir que je serai loin de l'eau. Il m'a fallu m'éloigner pour comprendre à quel point j'étais attachée à cet endroit.
   Je ne pleure pas. Je suis un peu vide, pleine de ce vent qui tourbillonne aujourd'hui. Je ne fais que m'imprégner une fois de plus de tout ça. Je suis ici chez moi. Même si je peux me sentir chez moi n'importe où lorsqu'une émotion semblable m'étreint. Mais j'ai choisi, j'ai choisi l'homme, et pas le lieu. Je reviendrai, je partirai. Ailleurs encore.
   Je me retourne, je m'en vais. Retrouver la trépidation habituelle et pourtant nouvelle, et puis l'attente familière de la chaleur de l'autre.
   L'idée qu'on se fait de la vie future est toujours fausse mais on est parfois surpris par ses propres capacités. Décider, seule ? On s'y fait. Prendre ses responsabilités et pas toujours les bonnes décisions. Et le savoir.

A. je me souviens
   Ce matin de printemps plus au Sud (encore un peu plus) où je sentais un creux immense au milieu de mon ventre, une contraction de larmes âpres. Après avoir marché suffisamment longtemps je fus soudain libérée. J'étais mieux sans m'être rendue compte de la transition. J'étais toujours triste et en colère, mes pensées obstinément tournées vers l'intérieur mais avec plus de distance. L'étreinte qui me comprimait si fort s'était un peu relâchée : j'étais capable au moins de donner le change et d'être forte. Il faisait bon et j'étais sur un chemin d'herbe et de fleurs, le soleil brillait fort et j'avais le secours de l'écriture pour contrer le cataclysme de l'autre. Alors j'ai pu prendre le chemin du retour.
   C'est de cette façon aussi que je lutte contre la mélancolie, avec plus ou moins de succès.

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